Un peu d’histoire
Extrait du Bulletin de la Commission historique du Nord de 1863 :
Au VIIème siècle, le territoire d’Hamage comprenait les localités d’Alnes, de Warlaing, de Tilloy et de Wandignies. La bienheureuse Eusébie, à qui il appartenait, consacra son héritage à la fondation d’une abbaye. Vers 680, Saint-Amé fut conduit par Saint-Maurand au monastère d’Hamage, où il demeura quelque temps avant d’aller à Broïle (Merville).Au XIème siècle, il y avait à Hamage deux rues bâties, la première s’étendant à l’est depuis le cimetière de l’église jusqu’à un quart de lieue après Wandignies, l’autre d’une égale longueur au midi, allant jusqu’aux bois. Au commencement du siècle suivant, l’abbé Foucard (1105-1120), issu de la noble et orgueilleuse maison de Landast, fit déserter les « hostes » par ses extorsions, ruina leurs maisons et osa même convertir le monastère d’Hamage en une ferme, où il mit un paysan, tandis qu’il en assurait les revenus à un chevalier lépreux, son parent.En 1270, l’abbé de Marchiennes permet à Béatrice, dame de Hornaing, de faire sortir par le vivier d’Eleverchies.En 1712, les Hautes-Puissances avaient établi un poste militaire au prieuré, et levé quelques fortifications. Lors du siège de Marchiennes, les troupes ennemies abandonnèrent ce poste, le 27 juillet.L’abbaye de Marchiennes était collateur de la cure d’Hamage.
Quelques années avant la fondation des grandes abbayes de la vallée de la Scarpe, dans la première moitié du VIIe siècle, Gertrude crée le monastère d’Hamage, dont elle est la première abbesse. L’établissement est sans doute la plus ancienne fondation monastique du nord de la France. Vers la fin du VIIe siècle, Eusébie, fille de Rictrude, dirige le monastère double de moines et de moniales. Les invasions des Vikings, au IXe siècle, dévastent les abbayes de la vallée de la Scarpe, annonçant le déclin du monastère d’Hamage. Le bourg est mentionné sous le nom d’Hamaticum en 877. Vers 1030, des chanoines remplacent les religieuses et, à la fin du siècle, l’abbaye d’Hamage est réunie à celle de Marchiennes, qui en fait un simple prieuré. En 1184, le village reçoit le nom de Wandenies. Au moment de la Révolution, le prieur n’est plus accompagné que par un ou deux moines. Le territoire primitif d’Hamage comprenait Alnes, Warlaing, Tilloy-lez-Marchiennes et Wandignies : il faisait partie du Hainaut et du diocèse d’Arras. A l’instar de Marchiennes, en Flandre, du côté opposé de la Scarpe, le territoire-frontière d’Hamage subit l’ensemble des conflits dus à sa situation entre la Flandre et le Hainaut. A la fin du XIXe siècle, Wandignies-Hamage, dont le nom est adopté en 1804, connaît un essor industriel considérable, qui perdure jusqu’au milieu du XXe siècle, en raison de l’installation d’une faïencerie, employant jusqu‘à 800 personnes.
Chapelle du Prieuré d’Hamage
Depuis 1990, le service archéologique du musée de Douai organise les fouilles de cette fondation monastique du haut moyen-Age, site unique en Europe. La disparition rapide de l’abbaye mérovingienne et carolingienne a permis de conserver quasi intacts d’importantes substructions, ainsi qu’un matériel abondant et de qualité. Quelques éléments plus récents se trouvent encore en élévation, comme la façade occidentale de la chapelle, reconstruite au XIIIe ou au XIVe siècle. Seul élément médiéval conservé au-dessus du niveau du sol, le bâtiment a probablement été remanié au XIXe siècle. Ses vestiges sont constitués d’un parement de grès, percé d’une porte en arc brisé.
Chapelle des bateliers
Une inscription sur le tympan indique que cette chapelle a été fondée en 1882 par Augustin Baillet et Séraphine Lesur, son épouse. Vers les années 1870, ce couple de bateliers est attaqué par des bandits, une nuit, sur leur péniche. Craignant pour leur vie, ils font la promesse de bâtir une chapelle, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, s’ils en réchappent. Cette anecdote permet de rappeler la place importante de la batellerie sur la Scarpe et la fervente piété des bateliers.
Assiette
La faïencerie dite d’Hamage est créée en 1896 par la Société des faïences du Moulin des Loups de Saint-Amand-les-Eaux. Elle était également appelée l’usine « numéro 2 » du moulin des loups. L’entreprise se spécialise dans la fabrication des pièces dites « riches », dont les fleurons sont le service « Régence » et les services de toilettes cinq pièces. L’activité de la faïencerie ralentit durant la Première Guerre mondiale pour reprendre en 1919 avec la création de nouveaux modèles. Dès 1936, l’usine se lance dans l’exportation vers les comptoirs français d’Afrique et d’Asie. En 1952, année de sa fermeture, elle occupe encore 800 personnes.
Ancien commerce
Témoins d’un commerce ou d’une activité artisanale disparus, les anciennes devantures en bois ont tendance à disparaître. Leur répertoire ornemental est notamment composé de pilastres, de consoles, de corniches et de denticules. La devanture de cette boucherie du début du XXe siècle, au décor simple, se distingue par la qualité de la grille ouvragée de sa porte. L’intérieur a conservé une pièce ornée de céramiques murales, à décor de capucines.
Linteau
Prieuré d’Hamage
Dom Jonat Mehay, prieur d’Hamage, fait reconstruire le prieuré en 1720. La porte en grès, ouvrant sur l’ancienne cuisine, est ornée d’un épais linteau sculpté, reposant sur des pierres à coussinet. Une inscription rappelle le nom de son bâtisseur et l’année de sa construction.
Sainte
Calvaire
La qualité de cette sculpture surprend sur le pignon d’une modeste habitation. Il s’agit en fait d’une pierre de remploi. Une sainte, vêtue d’une robe et d’un ample manteau, est logée dans une niche. Le seul attribut encore visible, vraisemblablement un chien, ne permet pas d’identifier le personnage avec précision.
Ferme de la Cense d’Hyverchies
Les premières censes apparaissent dans la vallée de la Scarpe au XIIIe siècle. Ce sont des exploitations agricoles « données à cens », c’est-à-dire louées à bail par les abbayes ou les seigneurs aux paysans. De grande taille, aux allures de forteresse, et campées au milieu des terres exploitées, elles témoignent de la puissance des abbayes dans la région. La cense d’hyverchies, reconstruite en 1724, est la plus monumentale des fermes abbatiales de la vallée. Elle se présente sous la forme d’un vaste quadrilatère fermé, aux murs épais, percés de meurtrières. La façade sur la rue est marquée par un porche-colombier. Le pignon de la grange est épaulé par un imposant contrefort en éperon.
Eglise Saint-Vincent-de-Paul
Cette église a été construite de 1821 à 1824 dans le style néo-classique, directement inspiré de l’église de Marchiennes, édifiée 10 ans plus tôt. De dimension modeste, elle présente une façade sobre à fronton triangulaire et à entablement, reposant sur deux pilastres toscans. L’ensemble est coiffé d’un clocher carré, lui-même orné d’un fronton.
Porche-pigeonnier
Ce modèle de pigeonnier bi-fonctionnel est fréquent dans la région. De plan rectangulaire, intégré dans l’œuvre et couvert d’une toiture à deux versants, il surmonte le porche, en anse de panier, accès principal à la cour de ferme. Une ouverture, ménagée dans les voûtes du porche, était destinée à évacuer rapidement les fientes, le plus précieux des engrais à l’époque.